Poésie pour jeunes et moins jeunes
- Je suis enseignante de français en classes de cheminement particulier à l’école St-François. Je cherche par tous les moyens à mettre mes élèves en contact avec les livres. Une nouvelle maison d’édition jeunesse vient tout juste de naître. Les romans publiés à la courte échelle accompagneront les premiers pas de ces jeunes non-lecteurs.
Quarante ans plus tard, la courte échelle est toujours fidèle aux préoccupations et aux intérêts de son lectorat. Voici trois recueils de poésie publiés dernièrement.
Colle-moi
Qui n’a pas été témoin du questionnement de l’enfant dont la famille a éclaté! Dans un recueil de poésie fort touchant, Véronique Grenier laisse la parole à un enfant ping pong. Un petit garçon inquiet de son sort qui se demande si, à son tour, on cessera de l’aimer. Après tout, se dit-il, « un cœur ce n’est pas une lumière avec un interrupteur » … Il aimerait bien être amourable toute la vie, mais comment faire? Quels sont les critères à respecter? Pourrait-il trouver la colle à famille pour que ses parents séparés ne cessent jamais de l’aimer?
Voilà un petit-grand livre sensible à mettre entre les mains des 9 ans et +. Ou mieux encore à lire en tandem enfant/parent.
Peigner le feu
Quitter la petite école pour entrer dans la grande – la jungle – demande une capacité d’adaptation qui n’est pas donnée à tous. Le narrateur aimerait bien pouvoir
apprivoiser cet univers. Il se sent seul, angoissé. Dans ces pans du quotidien scolaire, on le voit défiler ici et là dans l’école. Il se fait si petit qu’il pourrait
disparaître dans sa sandwiche, il aimerait être un singe, un vélo, un coup de vent, un nuage dans ce brouillard. Jean-Christophe
Réhel traduit avec une grande sensibilité et lucidité les premiers pas inquiets d’un ado qui
entre au secondaire.
Un recueil qui regorge d’images poétiques. Un livre-miroir dans lequel se reconnaîtront les jeunes qui souffrent d’anxiété.
Perruche
Perdre un animal de compagnie laisse un grand vide. Qui n’a pas longuement pleuré la mort accidentelle de son chien, la fugue de son chat? Ici, c’est du dernier envol de sa perruche, le matin de l’Halloween, qu’un petit garçon souffre en silence. Entre les cris des parents qui se disputent, il se rappelle les moments partagés avec Cœur-Coquin, l’oiseau tropical en-allé. Je rêve qu’un coup de vent / te saisisse / pour te ramener vers moi. Virginie Beauregard D. sait traduire le chagrin de l’enfant, mais elle arrive aussi à capturer des souvenirs heureux
Un long poème qui se lit dans un bruissement d’ailes. Une ode à la liberté.