Celle qui revient de loin – Monique Turcotte
Monique Turcotte? Ce nom vous dit sûrement quelque chose… Vous l’avez lue à de nombreuses reprises dans des textes brefs publiés dans le Journal de rue de l’Estrie, puisqu’elle fait partie de l’équipe de production depuis quelques années. Cette fois, notre collègue publie un roman : Celle qui revient de loin. Il s’agit d’un roman d’époque. Pour bien identifier le genre, l’auteure précise dans une note de fin de roman que « seuls les lieux et les références à l’époque ont une résonance réelle » et, qu’en ce qui concerne les personnages, tous nés de son imaginaire, ils « se laissent porter par les événements et les valeurs d’après-guerre. » Le lecteur est donc prévenu, il ne s’agit pas ici d’un roman historique proprement dit.
Résumons.
Le personnage central autour de qui gravite l’action, c’est la Sherbrookoise, Madeleine Genest. On fait sa connaissance à son retour, après qu’elle ait passé cinq ans comme infirmière sur les champs de bataille durant la Seconde Guerre mondiale. Femme courageuse et déterminée, elle rapporte de là-bas des souvenirs indélébiles (certains tragiques, d’autres heureux) dont les plus précieux sont notés dans son journal personnel.
Allers-retours dans le temps
Par le biais du journal intime de Mado, en alternance avec des passages narratifs, le lecteur fait des sauts dans le temps. Sur les côtes de la Normandie, on retrouve l’infirmière en compagnie des braves et vaillantes conductrices ambulancières, les Rochambelles. Dans l’exercice de ses fonctions, elle fera la rencontre de Greg, celui qui deviendra son mari, et celle de Charles, son meilleur ami.
Les lieux et l’époque
De retour à Sherbrooke, Mado erre dans les rues de la ville, se trempe les pieds dans la Saint-François, va s’agenouiller à l’église Saint-Patrick, s’arrête au New Wellington, réussit à se faire engager par un certain sénateur comme infirmière privée pour la famille et les employés. À l’occasion, on croise CHLT, La Tribune, l’Hôtel-Dieu, le cimetière Saint-Michel, et j’en passe. Le lecteur reconnaît bien les lieux, l’époque.
Madeleine vit au milieu d’une grande famille où l’amour est au cœur de tout. Sur la rue Gillespie où les Genest vivent tous entassés les uns sur les autres – la grand-mère paternelle (si attachante!) y compris – on s’entraide, on se supporte, on prie (seul ou ensemble), on se traite les uns les autres avec le plus grand respect. Papa travaille à la Sherbrooke Pure Milk, maman prend un soin jaloux de sa couvée : à chacun son rôle, comme le commandent les valeurs de l’époque.
Une tension dramatique va s’ajouter à cette histoire, car Madeleine revient de guerre le cœur lourd : son mari est porté disparu. Elle porte en elle l’enfant qu’il ne verra jamais. À moins que… Où trouver la trace de cet homme tant aimé? C’est à une véritable épopée que Monique Turcotte nous invite à prendre part.