Logements sociaux : des besoins criants en attendant les terrains et le financement
Des représentants de Valcourt et d’organismes sociocommunautaires du Val-Saint-François ont interpellé les députés fédéraux de Shefford et Longueil-Saint-Hubert sur leurs besoins en logements sociaux.
Même son de cloche à Sherbrooke où, déjà en janvier 2019, l’Association des locataires de Sherbrooke lançait un cri d’alarme et réclamait 300 logements sociaux par année, pendant cinq ans.
Les députés fédéraux estiment un besoin de 50 000 logements sociaux au Québec sur 10 ans. Seulement pour Sherbrooke, la liste d’attente est de plus de 800 demandes. La pandémie amplifie ces besoins.
Pourquoi ces besoins ne sont pas planifiés sur les 10 prochaines années avec le bon rythme annuel de constructions?
Rémi Demers, conseiller municipal de Sherbrooke et président de l’Office municipal d’habitation sent « (…) une réelle volonté des membres du conseil municipal de poursuivre la construction d’une centaine de logements abordables par année. Cependant l’aide financière des gouvernements supérieurs est essentielle. Il faut savoir que la ville de Sherbrooke contribue à hauteur d’au moins 15% des coûts de construction et de 10% à la subvention au loyer ».
Or, il a fallu attendre le 17 septembre 2020 pour que Québec signe son entente avec Ottawa. Le Québec était la seule province à ne pas accéder à la Stratégie nationale sur le logement, lancée en 2017, qui prévoit des investissements de 55 milliards de dollars pour la création de 100 000 nouveaux logements et la réparation de plus de 300 000 logements communautaires. Une stratégie qui a aussi pour but de réduire de moitié l’itinérance chronique. Cette entente devrait permettre à Québec de recevoir environ 1,8 milliard de dollars sur une période de 10 ans.
Il faut comprendre que le Québec a non seulement ses propres programmes en habitation, mais aussi, une approche plus globale, incluant plusieurs services de soutien aux personnes vulnérables visant à réduire l’itinérance chronique. Dans cette approche qui a fait ses preuves, le logement n’est qu’une composante parmi d’autres. Si Québec avait signé l’entente en 2017, ces services de soutien auraient risqué de perdre une partie importante de leur financement et toute l’approche aurait été mise en péril. Québec réclamait donc une entente asymétrique pour décider seul de la façon dont l’argent d’Ottawa serait dépensé.
Pour Véronique Laflamme, du Front d’action populaire en réaménagement urbain « La balle est dans le camp du gouvernement Legault. Maintenant, il doit injecter rapidement les sommes attendues dans son programme Accès Logis ».
En attendant le financement des gouvernements, Pierre Avard, aussi président du Parallèle de l’habitation sociale, nous explique que « le premier pas pour tout développement passe par l’obtention de terrains de la ville qui est un partenaire essentiel ».
Malgré le besoin de terrains et de financement, 50 logements ont été bâtis en 2020 à Sherbrooke. Le projet des Pins avec 50 logements répartis sur deux sites. Sur la rue Lavigerie, 24 logements, des 7,5 pièces, pour les grandes familles (voir photo). Sur la rue du Collège, 26 logements, des 3,5 pièces, pour les 50 ans et plus. Le projet Galt Ouest, 116 logements, est en attente du terrain.
D’autres projets sont prévus, notamment dans le nord. « L’objectif est de faire des logements abordables dans tous les secteurs de la ville afin d’éviter la création de ghettos ».