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Culture
vol. 19, no 1

Sans l’art, la terre redeviendrait plate!

1 février 2021 | Par Ariane Deslions | Culture, vol. 19, no 1

Ça y est, 2020 est derrière nous. C’est le temps de rêver grand! Saviez-vous que la ministre de la Culture et des Communications, Mme Nathalie Roy, s’est engagée à réviser les lois entourant le statut de l’artiste? Explorons ensemble ce que cela signifie concrètement.  

Cela signifie que les choses peuvent changer… et que c’est un moment historique!  Parce que c’est le temps de brasser à nouveau les cartes du jeu pour faire en sorte que les artistes, dont les conditions de vie sont souvent précaires, aient enfin accès à un filet social.  

Si les activités culturelles ont dû être arrêtées pendant la pandémie, cette période de ralentissement aura permis de révéler une autre crise, soit l’angle mort de notre filet social, nécessitant un « arrêt sur l’art » qui a mis en relief la précarité du secteur d’emploi lié aux arts (en particulier en région). 

Le mouvement A · R · T(Artistes Reconnus par une rémunération équitable au Travail) initie à l’été 2020 une mobilisation rassemblant des centaines de personnes professionnelles issues de tous les milieux artistiques (musique, arts visuels, théâtre, danse, arts du cirque, cinéma, arts de la parole et littérature). Soutenu par le Conseil de la culture de l’Estrie et le Mouvement des chômeurs et chômeuses de l’EstrieA · R · Tveut sonner l’alerte médiatique et politique pour sensibiliser les décideurs publics à l’urgence d’améliorer les conditions socioéconomiques des artistes du Québec, qui portent à bout de bras une industrie culturelle déjà fragilisée par :  

  • l’arrivée d’Internet et les géants du web qui ont transformé la relation entre l’artiste et son public; 
  • le manque de précisions juridiques pour baliser les relations de travail entre les donneurs d’ouvrage et les artistes; 
  • l’absence de protection sociale pour les travailleuses et travailleurs culturels (impossibilité d’accéder à l’assurance-emploi);  
  • une méritocratie culturelle qui repose sur une économie de projets risqués qui carburent à la nouveauté et qui demandent aux artistes d’être imprévisibles et de viser l’excellence, et ce, sans garantie de revenu. 
Ariane DesLions (à gauche) entourée de Alex Kehler, Pierre-Pino Noël et Tomàs Jensen, membres actifs du mouvement A.R.T. Photo par Sylvie L. Bergeron.
Ariane DesLions (à gauche) entourée de Alex Kehler, Pierre-Pino Noël et Tomàs Jensen, membres actifs du mouvement A.R.T. Photo par Sylvie L. Bergeron.

Le regroupement ira déposer en février à l’Assemblée nationale son mémoire intitulé Être artiste, tout un contrat! pour inviter le gouvernement à reconnaître la juste valeur économique et sociale des métiers des arts et de la culture dans la société québécoise. 

Parce que l'art est un pilier essentiel au développement d’une société, parce que nous croyons que l’art c’est payant pour tout le monde, et parce que nous sommes sortis des cavernes du néolithique par l'art, n'y retournons pas! 

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