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Culture
vol. 19, no 1

Se configurer 

1 février 2021 | Par Sandra Tremblay | Culture, vol. 19, no 1

Vous souvenez-vous avoir déjà fait le jeu de relier des points pré-numérotés sur une feuille, et ainsi révéler le dessin d’une forme reconnaissable? Un personnage, un animal, etc. Métaphoriquement, est-ce que relier les points de notre parcours, en déceler la logique, peut mener à voir la forme générale de notre vie et son orientation? Il est intéressant d’observer la relation entre nos choix passés et présents. Étaient-ils prédestinés ou inattendus ? Les périodes de chamboulement sont l’occasion de faire le point, d’apprivoiser le doute, de s’en faire un ami. 

acrylique de Sandra Tremblay
Repères, acrylique sur papier 8x7 pouces, 2020, Sandra Tremblay

Lorsqu’on répond à la question Comment ça va? en disant, Ça va, je suis en forme, cela peut évoquer qu’on se sent au meilleur de sa santé physique et mentale.  Qu’on se sent en cohérence avec ses valeurs et ses réalisations. Si notre réponse est plutôt Ça pourrait aller mieux, cela sous-entend l’insatisfaction, la fatigue, la discordance.  Nous sommes en pleine forme dans les moments de bonheur et nous nous sentons comme une silhouette vide dans les périodes creuses. 

Les situations qui nous poussent à sortir de notre zone de confort, nous entrainent à réagir d’une façon créative. C’est tant mieux. C’est souvent inconfortable, mais cela permet de s’ouvrir à l’inconnu et ainsi prendre du recul sur notre forme et ce qu’elle contient. Profitons de ces moments pour questionner notre identité et valider l’image que nous avons de nous-même. 

Le trait de crayon imaginaire reliant tous nos points de repère peut s’arrêter brusquement, provoquant la rupture. Lorsque qu’une brèche se forme en nous, il importe de focaliser sur ce qui reste plutôt que sur ce qui est perdu. En d’autres mots, écoutons la forêt qui pousse, plutôt que l’arbre qui tombe. -F. Hegel   

Quand nous prenons le temps de ralentir nos activités pour ressentir nos besoins, nous pouvons reprendre la liaison des points et se recoudre. En fait, se comprendre c’est relier toutes les composantes de notre existence. De plus, observer notre parcours permet de mieux voir les possibilités d’avenir. Et lorsque c’est possible, nous pouvons activer des nouveaux choix adaptés à la situation. Chacun d’entre nous possédeons une connaissance intuitive, une conviction des choix à faire pour se sentir épanoui.  

Notre identité est façonnée par le contexte social et familial, telle une pierre dont le contour est érodé par l’eau d’une rivière. Peut-être vivons-nous notre vie à l’aveugle, selon les courants de pensées qui s’articulent autour de nous depuis l’enfance.  

Pour reconfigurer notre forme, agissons, exprimons-nous, soyons flexibles et créatifs. Que ce soit la peur ou l’ambition qui motive un processus de changement dans notre vie, fixons-nous un but atteignable. Éclairons nos repères. Alimentons les liens qui nous unissent à des personnes activesnt autour de nous.  

Et prenons-y plaisir. 

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