L’obésité chez les animaux de compagnie
Vous êtes propriétaire d’un animal domestique? Il est fort possible qu’il souffre d’obésité. Au Québec, plus de la moitié de nos compagnons sont en surpoids, dont 54 % des chiens et 60 % des chats. Il s’agit d’une maladie souvent négligée et pourtant si néfaste pour nos chers amis à quatre pattes.
À qui la faute?
Plusieurs facteurs sont précurseurs d’embonpoint : d’abord, ceux issus de la condition de l’animal; d’autres, directement du maître. Dans le premier cas, le statut reproducteur joue un rôle déterminant dans l’obésité. En effet, un animal dit « entier », c’est-à-dire qui a encore tous ses organes reproducteurs, dépense beaucoup plus de calories que son cousin stérilisé. De plus, la génétique, la race, l’âge et le degré d’activité physique de l’animal jouent un rôle crucial dans ses besoins énergétiques. Par exemple, un jeune chat d’extérieur dépensera plus de calories qu’un chat d’intérieur plus âgé.
Quant à la responsabilité du propriétaire, on pointe du doigt la qualité et la quantité de nourriture offerte à son animal et son conditionnement. N’oublions pas que nos animaux sont souvent plus légers que nous. Pour eux, un petit bout de fromage (20 g, 80 calories) correspondrait au quart de nos besoins énergétiques quotidiens. Aussi, misez sur la qualité, car une nourriture déséquilibrée ou inadéquate peut causer plusieurs pathologies, dont l’obésité.
En ce qui a trait aux quantités, privilégiez les conseils de votre vétérinaire, car les apports recommandés sur les sacs de nourriture sont souvent établis en fonction des besoins énergétiques d’un animal entier. Il faut garder en tête que chaque animal a un métabolisme différent et des besoins qui lui sont propres.
Des ravages qui font le poids
Le surplus de poids chez les animaux domestiques n’est pas à prendre à la légère. En comparaison avec nous, un chat de 10 lb avec un surplus de poids de 3 lb équivaut à 45 lb de plus pour un humain pesant 150 lb. C’est énorme!
L’obésité de nos animaux va bien au-delà du fait d’être dodus, car cela entraîne une quantité considérable de problèmes de santé : difficultés respiratoires, maladies cardiaques et hypertension artérielle, diabète sucré, diminution du fonctionnement du foie, problèmes de peau et de pelage. En effet, un chat devenu incapable de se toiletter dû à son embonpoint aura des pellicules, le pelage gras, une perte de poils plus conséquente et parfois même des dermatites localisées au niveau des parties génitales causées par l’accumulation d’urine ou d’excréments. Plus encore, l’obésité entraîne des problèmes articulaires, une réduction de l’endurance et de la fonction immunitaire, un risque accru de développer certains types de cancers, une intolérance à la chaleur, une guérison ralentie, des risques chirurgicaux et anesthésiques beaucoup plus marqués.
D’ailleurs, il n’est pas rare qu’un médecin vétérinaire refuse d’opérer un animal en raison de son surpoids, car ses chances de survie seront plus minces. Le moindre qu’on peut dire, c’est que l’obésité entraîne de lourdes conséquences, dont la plus tragique est sans doute la diminution de l'espérance de vie de nos compagnons. De fait, les risques de mortalité sont 2,7 fois plus élevés pour les chats obèses. Aussi, un chien avec son poids santé vivrait 3 ans de plus que son frère en surplus de poids.
Alléger les conséquences
N’ayez crainte, plusieurs solutions s’offrent à vous afin de préserver le poids santé de votre animal ou de l’aider à perdre de la masse graisseuse. Tel que mentionné, optez d’abord pour une nourriture de qualité et informez-vous des véritables besoins énergétiques de votre animal afin de bien doser les quantités.
Idéalement, nourrissez-le plusieurs fois par jour (2 à 4 fois pour les chiens et 2 à 6 fois pour les chats), puis favorisez les bols interactifs afin qu’il « travaille » pour sa nourriture. Ajoutez à cela de l’exercice physique et de la stimulation mentale en lui apprenant de nouveaux trucs, en jouant plus souvent avec lui, en cachant de la nourriture dans la maison, en faisant des promenades plus longues et fréquentes. De plus, favorisez les jouets et les caresses plutôt que les gâteries en guise de récompenses. Si vous y tenez, choisissez des friandises hypocaloriques (offertes en cliniques vétérinaires ou en animaleries) ou des légumes crus tout en respectant les 10 % autorisés par jour.
Enfin, nous recommandons de peser régulièrement votre animal afin de suivre l’évolution de son poids. Si cela vous inquiète, sachez que certaines cliniques vétérinaires offrent des programmes de perte de poids pour vous accompagner. Les équipes vétérinaires vous guideront afin de maintenir vos chers compagnons en santé le plus longtemps possible!