Ma tête qui ne bourgeonne plus
Parle-moi des contours de l’horizon
L’aurore fuyant parmi les arbres
Tes journées émiettées au gré du vent
Je ne sais plus la nature sous ma peau pavée d’asphalte
Rien ne germe que d’images éphémères au goût de pétrole
Comprends-tu?
J’ai beau arroser les cabanes ne poussent pas l’hiver
Je vide toutes mes bouteilles pour te grandir un abri
Perds le bout des doigts, quelques orteils et l’envie d’en sortir intacte
Couche-toi près de moi
La neige sait comment mourir
Retrouve-moi la douceur d’un gilet
Des mains dévouées tricotant sous la chandelle
Elles se souviennent : les étoiles s’éteignent en silence
Mais brillent longtemps après leur mort
Il m’en faut un
La faille entre mes poumons a besoin de chaleur
Mais nos travailleuses démissionnent par manque de laine et d’amour
Je cherche dans les recoins de la ville un mur ombragé aux clématites fleuries
Le relâchement que permettent nos espaces souverains
Je trouve rarement un safe space
D’endroits où déposer ma tête qui ne bourgeonne plus
En équilibre sur ta poitrine le monde semble moins bruyant
Il faudra que tu me tiennes
Mes chevilles pliées dans ta poche de chemise
Dans la rue cœur contre cœur
Guérir ensemble