Je suis heureux d’être camelot

1 octobre 2021 | Par Sylvain Jodry | Camelots, vol. 19, no 5

Tout d’abord, je tiens à remercier toute la clientèle du Journal de rue de l’Estrie. Comme vous le savez, le travail de camelot n’est pas toujours facile. Mais nous pouvons toujours compter sur les encouragements de la clientèle que ce soit avec l’achat d’un journal, un pourboire ou par leurs paroles bienveillantes. Les lecteurs sont toujours là pour nous année après année. Je veux les remercier aussi pour la considération qu’ils ont pour notre travail. Ils ne nous regardent pas comme des itinérants, mais comme des travailleurs respectables. Ils s’intéressent à nous à qui nous sommes et d’où nous venons. C’est la raison pour laquelle j’ai décidé de vous parler un peu de moi.

Étant un enfant provenant d’une famille à faible revenu, j’ai appris à vivre avec la base. Ce qui m’a permis, avec les années, de me concentrer sur la valeur des gens au lieu du matériel. Je suis un grand sensible et lorsque je vois une personne âgée ou une personne malade qui se débrouille seule sans personne à ses côtés pour l’aider, ça vient me chercher en dedans. Quand je termine ma journée de travail, il m’arrive parfois de verser une larme. Il est important de prendre soin des autres. Je trouve que de nos jours, on ne prend pas assez le temps de tendre la main à son prochain. Si on se mettait tous ensemble pour le faire, bien des vies seraient changées.

Ayant un fils gravement malade, j’en vois encore plus l’importance! Je travaille très fort au Journal de rue et grâce à vous, j’ai un peu d’argent pour aller le voir à Québec, le gâter et faire des activités avec lui. J’ai aussi une fille, un autre gars et trois petites-filles. J’aime pouvoir les gâter et passer du temps avec eux. Ma famille, c’est ce que j’ai de plus précieux.

Je travaille sur les points de vente dans les épiceries, et chaque fois que j’en ai l’occasion je viens en aide aux personnes âgées qui sont seules et sans aide. Ça me fait penser à ma mère qui vieillit et qui, je le vois perds tranquillement ses facultés. Elle a toujours travaillé fort pour nous même si la vie a pu être dure avec elle. Ça m’inquiète, car je sais qu’elle va partir un jour. Je veux être là pour elle le plus possible. Ça me rassure de savoir que mon petit frère est proche d’elle pour s’en occuper et me tenir au courant de son état de santé.

Merci encore à vous tous pour votre soutien. Il me fera plaisir de vous accueillir sur un point de vente avec mon plus beau sourire.

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