La tombée du rideau

1 avril 2022 | Par Monique Turcotte | Culture, vol. 20, no 2

Le centre d’une ville ou d’un village est le cœur d’une communauté; c’est là que naît et se perpétue la vie culturelle d’une société. Le cœur de Sherbrooke n’est pas différent de celui des grandes cités où s’arrêtent les citoyens et les visiteurs en quête d’un air de musique, d’une librairie, d’une œuvre d’art, d’un théâtre ou de toute autre source où étancher sa soif de culture locale. 

C’est ainsi que des passionnés de notre culture, marchands de rêves, désireux de mettre en valeur les talents de la région et d’ailleurs, se sont fixé l’objectif de donner vie au centre-ville de Sherbrooke. Nourris de rêves et de passion, Marc Thibault, Alain de Lafontaine et André Bernier se sont lancés dans une folle aventure en 1982 : la création d’un lieu de rencontres ouvert à tous, le Loubards, bar qui a atteint un immense succès et s’est rapidement imposé comme référence culturelle de la région.
Le Loubards, initialement localisé rue Alexandre, (orthographié alors Lombard), maintenant situé rue Frontenac, reste depuis des décennies l’endroit où se rencontrent des gens de toutes générations pour partager des idées, découvrir un artiste et faire de nouvelles connaissances.

Le Loubards est reconnu comme un lieu culturel où de nombreux artistes ont pu laisser leur trace.

La vitrine des activités culturelles s’est donné comme mission d’offrir une gamme variée afin de répondre aux demandes de la clientèle : les lancements de disques, la salsa du mercredi soir, la formule cabaret du jeudi, les danses du vendredi et samedi où se nouaient des amitiés, où se noyaient les peines, où naissaient les rêves et les amours. 
Le célèbre bar a connu des moments plus sombres. Les Sherbrookois se souviennent probablement de l’incendie qui a ravagé le Lombard, rue Alexandre. Mais l’activité de ce bar ne pouvait s’éteindre ainsi, ce lieu était incontournable pour la diffusion de la culture. Il fallait qu’il renaisse. En octobre 1999, il ouvrait de nouveau ses portes, rue Frontenac cette fois. Dès la réouverture, les habitués de ces lieux de culture se sont vite retrouvés attablés à la populaire terrasse pendant la saison estivale, applaudissant des artistes tels Jim Corcoran, Mike Goudreau, Jim Zeller, Sébastien Lacombe, Paul Shine, pour ne citer que ces vedettes. D’autres noms moins connus ont aussi fait la renommée du bar.
 

La radio communautaire de l’Estrie en direct du Loubards 

Depuis près de vingt ans, l’émission « Arts d’œuvres », initiée et animée par Sylvie L. Bergeron, présentée sur les ondes de CFLX 95,5 FM, s’ouvre à diverses tendances et aspects de la vie culturelle de la région sherbrookoise.

Sylvie Luce Bergeron

Chaque samedi de 13h à 15h, Sylvie L. offre un calendrier d’activités culturelles, allant de la musique d’ici et d’ailleurs, en passant par la littérature, le théâtre, les concerts et les expositions.  Le rideau se ferme après un dernier « Arts d’œuvres » servi par Sylvie L. Bergeron le 19 avril. La programmation offerte jusqu’à cette date se veut un coup de chapeau aux artistes qui ont enchanté les habitués du bar Loubards. Les personnes intéressées à faire un dernier tour de piste sont invitées à réserver leur place en appelant au 819-565-3939 ou en visitant Facebook ou Loubards.ca.

Une fête qu’il ne faut pas manquer, en espérant que la relève redonne un nouvel élan à la culture sherbrookoise et estrienne.

 

Gabriella Laberge
Marc Thibault, l’un des trois fondateurs du Lombards. Après quelques années d’interruption des activités, à la suite de l’incendie, il a fait renaître l’endroit avec d’autres partenaires. Il sera à la barre jusqu’à la fermeture du Loubards.

 

 

 

 

Paul-Gingues-conseiller-municipal-et-musicien-avec-son-groupe
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