L’aide à domicile : un enjeu d’importance
Depuis 33 ans, la Coopérative de services à domicile de l’Estrie se spécialise dans le soutien à domicile. Entretien ménager, soins, repas et courses sont autant de moyens pour soulager et simplifier le quotidien des gens qui en ont besoin. Depuis des années, nous tentons de faire reconnaître notre travail par les différents gouvernements élus, d’autant plus que la COVID a mis de l’avant l’importance de notre travail.
Nous croyons qu’il est primordial, voire incontournable d’accélérer le virage vers le soutien à domicile pour deux bonnes raisons : non seulement la population le souhaite, mais le vieillissement de notre communauté l’exige. Bientôt, 28 % de la population sherbrookoise sera âgée de plus de 65 ans et le réseau de la santé est incapable de répondre aux besoins de toutes ces personnes. Il faut donc repenser en entier l’organisation des services.
Les entreprises d’économie sociale en aide à domicile (EÉSAD), au nombre de cent dans la province de Québec, portent trois grandes orientations ci-dessous résumées par J. Benoit Caron, directeur général du Réseau de coopération des EÉSAD.
Rendre les services à domicile accessibles à toutes et à tous
Selon lui, « les services et les entreprises existent, mais les aînés n’ont pas les moyens de payer. Les EÉSAD proposent des solutions qui peuvent constituer une véritable révolution par rapport à la situation actuelle, et qui sont applicables sans attendre les conclusions de la Commissaire à la Santé et au Bien-être qui n’interviendront que dans plusieurs années ».
Améliorer l’efficacité des services et la collaboration entre les partenaires
« Tout le monde parle de soutien à domicile, avance J. Benoit Caron, mais personne ne se parle ni se coordonne. Dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre, il faut se doter de plans d’action concertés entre le réseau public et les partenaires, tant à l’échelle nationale que régionale. Sans objectifs communs, nous avançons à l’aveugle et rarement dans la même direction. »
Reconnaître la valeur ajoutée de l’économie sociale
Enfin, le directeur général du Réseau de coopération des EÉSAD affirme que « les EÉSAD sont les prestataires de soutien à domicile les plus importantes en dehors du réseau public. Alors que la place du privé en santé occupe le débat politique, il faut rappeler qu’il y a privé et privé. Les entreprises d’économie sociale sont exploitées à des fins non lucratives, pour et par les citoyens, et ça fait toute la différence. »
Les EÉSAD sont des initiatives citoyennes et communautaires. D’un commun accord, nous sommes persuadées d’avoir des solutions au gigantesque défi qui nous attend, soit celui de répondre aux besoins de nos personnes aînées et des plus vulnérables dans notre société.
Anne-Marie Poirier, directrice de la Coopérative de services à domicile de l’Estrie