Écrire, c’est se souvenir un peu mieux
Il y a des souvenirs qu’on chérit; d’autres qu’on voudrait bien oublier… Généralement, quand un être cher nous quitte, un phénomène intéressant se produit. Au fil des semaines et des mois après le décès de la personne et au gré de ces fameux premiers rendez-vous fixés au calendrier (premier anniversaire de la personne décédée, premier Noël sans elle, premier anniversaire de mariage, etc.), la mémoire agit un peu comme un filtre, un filtre qui s’assure de conserver intacts les bons moments, oubliant au passage ce qui est moins lumineux.
Les souvenirs sont précieux
Après tout, ne dit-on pas qu’une personne meure vraiment lorsque plus personne ne cultive de souvenirs d’elle ? Les souvenirs sont précieux pour plusieurs raisons. D’abord, en triant bien ces souvenirs, on arrive à conserver une place de choix à la personne décédée dans le reste de notre vie. Cultiver sainement les souvenirs ne constitue pas un frein à la poursuite de sa vie après le décès d’un proche, au contraire !
Le crayon à la rescousse !
« Moi, l’écriture, j’te dis, c’est pas ma grande force ! » C’est bien possible. Et ce n’est pas grave, puisque ce n’est pas un exercice de style, mais un outil s’adressant d’abord à soi-même. Gribouiller sur une feuille ou un écran d’ordinateur, c’est prendre un moment d’arrêt pour fixer sur papier un souvenir marquant, une qualité qu’on reconnaît à la personne, un élément qui nous manque. Bref, il s’agit d’un temps d’arrêt qui fait du bien, après coup.
Et si la plume décide de s’exprimer un peu plus, on peut laisser des petits écrits à notre progéniture. Ainsi, ils en sauront plus sur la vie qu’on a vécue avant eux et pendant qu’ils étaient avec nous. De toute façon, qu’il y ait quelques mots, quelques phrases ou carrément plusieurs pages, je vous invite à conserver ces précieux bouts de papier. Qui sait ? Peut-être qu’un jour, vos proches tomberont, comme ça, sur de petits textes explicatifs, sur des sentiments qui ont été couchés sur du papier. Ils en sauront ainsi un peu plus sur vous, ce qui vous animait, ce qui vous faisait sourire, rire et pleurer.
Ne sous-estimons pas le pouvoir des mots. Le fait d’exprimer des sentiments par écrit est libérateur. Même si c’est parfois malhabile, on peut être surpris de se relire quelques mois plus tard.
Le processus de deuil est quelque chose d’évolutif, mais également de dynamique. À ce titre, le fait d’exprimer ce qu’on ressent ou ce dont on se souvient active la dynamique qui favorise l’installation graduelle d’une forme de paix. N’hésitez pas à l’essayer! Ça demeure d’abord un exercice entre vous et vous-même !
François Fouquet, directeur général de la Coopérative funéraire de l’Estrie