Des livres et des lecteurs
Le livre, qu’il soit sous forme papier ou numérique ou même audio, demeure encore et toujours le compagnon rêvé des soirs d’été, des jours de pluie, des longues heures neigeuses au coin du feu ou tout simplement, de moments volés au cœur de la foule, l’espace d’un instant, réfugié comme en une bulle momentanée et choisie.
Des textes que l’on vénère, des livres qu’on expose, qu’on range par ordre alphabétique d’auteurs, par sujets, par genres littéraires, qu’on annote en marge, dont les coins sont écornés, comme notre pensée et notre cœur, fleuris de post-it de toutes les couleurs qui indiquent, se souviennent, retiennent notre attention, permettent de témoigner à l’autre. Ces livres qu’on expose, qu’on déguste à petites doses, ces trouvailles, qu’on n’espérait plus, dénichées dans une petite librairie. Ce titre évocateur, cette page couverture sur laquelle l’œil s’attarde. Cette collection que l’on chérit et dont on ne se lasse jamais.
Ce livre qu’on nous a suggéré, qu’on a lu et relu, qu’on a prêté et qui tarde à revenir, ce texte que l’on veut absolument partager avec un ami. Des citations qui nous interpellent, attisent notre réflexion, nous bercent, qu’on note dans un grand cahier ou sur un bout de papier, qu’on colle sur le frigo ou qu’on récupère dans une carte d’anniversaire. Cette bibliothèque qui raconte tellement de nous, ces piles de livres entassées sur le sol aux quatre coins du salon, sur la table de chevet ou là où il y a encore un peu de place. Ces journaux qu’on découpe, ces lettres qu’on chérit et qu’on relit. Ce titre qui devient « un livre, un village » pour un été.
Et tous ces lecteurs, de toutes générations, de toutes préférences littéraires, de toutes expériences, de tous horizons, qui lisent pour se distraire, pour s’informer, pour apprendre, pour le plaisir simplement, pour s’évader l’espace d’un instant.
Un club de lecture qu’on rejoint, où l’on confronte nos idées, nos croyances, nos coups de cœur ou un atelier d’écriture auquel on rêve depuis longtemps, auquel on ose enfin s’inscrire, une occasion de libérer un pan de son propre imaginaire et qui nous donne le goût d’écrire à notre tour, parce qu’il semble qu’on a, nous aussi, quelque chose à dire, à libérer, à chuchoter ou à confier.
Des conférences, des tables rondes, des entrevues, des causeries qu’on ajoute à notre agenda, simplement pour le plaisir de connaître, d’être inspiré, de rencontrer des auteurs et de partager. Des temps pour soi, au cœur du Domaine Howard, à la Maison bleue. Une invitation, un rendez-vous….
Marie Robert, présidente de l’Association des auteures et auteurs de l’Estrie