D’une dépendance à une autre…
Lorsque nous regardons en nous et à l’extérieur de nous, nous pouvons aisément prendre conscience qu’il y existe plusieurs éléments qui découlent de la dépendance. Mais en fait, qu’est-ce qui nourrit ce phénomène?
Dans un premier temps, nous pouvons aborder la notion de vide intérieur. En effet, c’est l’existence de cette réalité qui porte l’être humain à préférer chercher à l’extérieur de lui-même les éléments pour combler ses besoins.
Une fois le vide constaté, une multitude de dépendances peuvent survenir... Que ce soit la dépendance à des substances quelconques, au jeu, à la nourriture, au sexe... et j’en passe, il ne s’agit ici que de la pointe de l’iceberg. De fait, il arrive régulièrement que nous parvenions à vaincre une dépendance et que, immédiatement, une autre surgisse.
Nous devons donc nous attaquer aux vrais problèmes...un des problèmes majeurs est le jugement dirigé vers nous-même ou autrui. En premier lieu, la comparaison :qui ne s’est jamais comparé à une autre personne? Un tel est si beau, une telle est si intelligente...et le bal continue...
Ensuite, il y a tous les jugements que nous pouvons émettre: le jugement est un élément des plus perfides. Dans le cadre de mon travail en tant qu’intervenant, il m’est donné d’observer une myriade de jugements. Par exemple, une personne-usagère (ou un intervenant) juge une autre personne sur son apparence. Un autre jugement, sur une personne qui a perdu son loyer pourrait être : il ne paye pas son loyer...
Il y a presque deux ans et demi, je suis passé par l’épreuve du divorce. Si je n’avais pas reçu l’aide de gens autour de moi, je perdais tout : ma maison et, par le fait même, ma fille. La frontière est très mince entre la joie et la désespérance. Il faut donc juger le moins possible, car nous ignorons quand la situation se retournera et ce, sans avertissement aucun.
Un des outils contre les formes de dépendance est l’écoute attentive de soi-même et des autres. Plus nous écoutons les gens qui nous entourent, plus nous sommes en mesure de relativiser les choses et de nous éloigner de notre « petit moi ».
Pour conclure, je crois qu’il est juste et pertinent de mentionner que chaque être humain possède ses propres dépendances et que deux personnes ne souffrent pas d’une même dépendance pour les mêmes raisons. Il est important d’apprendre à les reconnaitre et d’amorcer un premier pas vers la guérison et le non-jugement...
David Lacharité, intervenant à la Chaudronnée de L’Estrie