Une petite marche au cimetière?
Petit, j’avais une sorte de frousse à déambuler entre les rangées de pierres tombales dans les cimetières. Quand on y pense, ce n’est pas si étrange : les cimetières ont été, de tous les temps, je crois bien, le théâtre de légendes urbaines plus ou moins troublantes!

Qui n’a pas vu de films d’horreur ou la terre tremble pour laisser passer des zombies et quoi encore ?
Quand même étrange de concevoir que nos êtres chers décédés deviennent, qu’ils soient doux et gentils ou non, des personnages horribles, sanguinaires et épeurants !
Heureusement, l’âge a fait son œuvre et, maintenant que j’ai quitté l’ère de la jeunesse, voilà que j’ai une perception complètement différente des cimetières.
J’aime bien marcher dans les cimetières. Que ce soit dans une petite paroisse en campagne ou un vaste cimetière municipal, un constat demeure : il y règne presque toujours une sorte de calme rassurant.
Chaque pierre est gravée de l’histoire d’un être humain qui a aimé et qui a été aimé. C’est touchant d’imaginer les membres de la famille. Touchant, parce que chaque personne a une importance aux yeux d’une autre personne. Souvent, aux yeux de beaucoup de personnes !
Quand une personne décède, c’est un livre qui se referme. Parfois, il y avait trop peu de chapitres complétés. Parfois aussi, il n’y avait presque plus rien à écrire dans le livre tellement la personne était âgée !
Un livre qui se ferme, c’est autant de repères qui disparaissent et qu’il nous appartient de redéfinir. Le deuil, après tout, c’est apprendre à vivre avec l’absence…
Marcher dans un cimetière me donne l’impression que le temps ralentit ! Ce temps qui nous glisse souvent entre les doigts.
J’ai même l’impression de me payer du bon temps, loin des bruits ambiants et de la frénésie du quotidien.
Toutes ces pierres et ces références au début et la fin de la vie me ramènent au fait que nous vivons tous avec des rêves, des regrets, des victoires et des défaites.
Toutefois, il y a, dans le cimetière, une évidence très grande : même les gens qu’on admirait parce qu’ils étaient résolument forts, puissants et à l’abri de toutes les tempêtes, eh ! bien, même ces gens-là finissent par mourir !
Quand je me sens bousculé ou quand j’ai le goût de me retirer un peu pour me recueillir, aller « visiter » quelqu’un que j’aimais ou pour aucune raison particulière, j’aime bien déambuler dans le cimetière. Ça me rappelle toujours Félix Leclerc qui disait : « c’est grand la mort, c’est plein de vie dedans… »
Bonne marche !
François Fouquet, directeur général de la Coopérative funéraire de l’Estrie
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